L'exposition :
"Azov Horizons"
Débuté en 2019, « Azov Horizons » est un projet photographique au long cours qui explore les territoires situés dans le pourtour de la mer d'Azov, extension septentrionale méconnue mais hautement stratégique de la Mer Noire. Autrefois mer intérieure de l'URSS, la mer d'Azov a été pendant plusieurs décennies partagée entre l’Ukraine et la Russie. Depuis l’occupation de la Crimée en 2014, puis l’invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, la mer et tous ses ports sont désormais sous contrôle russe. Avec ses chapitres annuels qui permettent au temps de l'histoire de se déployer dans sa complexité, le projet « Azov Horizons » emmène le regard à la recherche autant des racines que des traces visibles du conflit. Dans une approche mêlant symbolisme et documentaire, et au prisme d’images estivales qui entrent en dissonance avec l’iconographie habituelle du monde post-soviétique, le projet explore les coulisses d'une zone géographique aujourd’hui engloutie dans la lutte violente pour le contrôle du sud de l’Ukraine, tout en évoquant les transformations en cours dans les sociétés des deux pays, l’un sombrant dans un autoritarisme belliqueux, l’autre luttant pour sa survie.
Pour le chapitre III, au cours de l'été 2022, Wack a parcouru l'ensemble de la côte russe de la mer d'Azov, de Taganrog, une ville portuaire proche de la frontière ukrainienne, jusqu'à la Crimée occupée par la Russie. Un an auparavant, le photographe avait consacré son chapitre II à la côte ukrainienne et notamment à la ville de Marioupol qui, quelques mois plus tard, subirait comme aucune autre l’horreur et les ravages de la guerre de Poutine, jusqu’à son anéantissement presque complet. Au cours de l'été 2023, pour le chapitre IV, Wack est retourné en Ukraine, au plus près possible de la mer d'Azov. Il a visité les régions meurtries d'Odessa, de Mykolaev et de Kherson, documentant les destructions causées par l'occupation russe et le combat du pays pour sa souveraineté.
Influencé par la tradition américaine de la road photography, le photographe privilégie le détour et l’errance à l’approche journalistique, afin de donner au territoire et à ses singularités, plutôt qu’à l’événement, la haute main sur le récit qui se construit au fil des images.