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Crédit: Patrick Wack
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Conférence : La photographie au long cours



Le temps long, des enquêtes au long format : la photographie aujourd'hui prend son temps pour le mettre au service des autres et des bouleversements du monde. Si le photojournalisme se focalise sur une situation immédiate ou un événement, les photographes documentaires cherchent la source d'un problème plus profond. Ils mènent leurs projets par de longues recherches sur le terrain, de nombreux aller-retours sur place, sur plusieurs mois voire plusieurs années. Ils s'immergent dans un territoire, une culture, une communauté, documentent, tissent des relations de confiance, de collaboration, que seul le temps long permet. L'ensemble est restitué sous forme de séries photographiques et d'une narration plus vaste, où chaque récit est mis en valeur au travers d’installations, de livres, de sites web, de formes hybrides (projections, scénographies, performances…).

 

Les pratiques évoluent aussi : les photographes tentent de repenser leurs modes de travail, de financement, revendiquent une démarche d'auteurs et d'indépendance. Ils veulent garder le contrôle complet de leur production et le choix de leurs histoires. Tout au long du 20è siècle la photographie a su se réinventer, en fonction des évolutions techniques et formelles, et des crises que le medium a traversé. C'est encore le cas aujourd'hui où ces approches narratives et hybrides renouvellent le genre.

 

Plusieurs raisons expliquent cette vitalité de la photographie au long cours : crise de  la  photo de presse, production automatisée d'images, injonction à l'immédiateté, envie d'expérimenter de nouvelles formes d'expression… Les professionnels doivent trouver d'autres motivations pour faire leur métier, montrer le monde et changer notre manière de le percevoir. En accompagnant les profondes mutations actuelles, la photographie "au temps long" justifie sa place dans la société, sous toutes les latitudes. C'est un changement de paradigme autant que de regard. Elle a plus que jamais sa place à l'heure des bouleversements sociétaux et technologiques (IA) qui ont tendance à abaisser la part humaine en chacun d'entre nous.

Patrick Wack nous présentera le processus de la photographie au long cours notamment en mettant en avant sa série "Azov Horizons” et échangera avec Alice Santinelli, iconographe et enseignante photo. Ils partageront leur expérience de part et d’autre des coulisses d’un reportage au long cours.Débuté en 2019, « Azov Horizons » est un projet photographique au long cours qui explore les territoires situés dans le pourtour de la mer d'Azov, extension septentrionale méconnue mais hautement stratégique de la Mer Noire. Avec ses chapitres annuels qui permettent au temps de l'histoire de se déployer dans sa complexité, le projet « Azov Horizons » emmène le regard à la recherche autant des racines que des traces visibles du conflit


Avec le soutien de l'ADAGP

Mardi 2 juillet 2024
17h00 - 18h00 (GMT +2)
Cour de la commanderie Sainte-Luce
8 Rue du Grand Prieuré
13200 Arles
  • Gratuit


Inscriptions closes
Intervenants
Patrick WACK
Photographe

Patrick Wack est né à Cannes en 1979 et a grandi en banlieue parisienne. Ancien sportif de haut niveau et membre des équipes de France, il est diplômé universitaire en économie, langues étrangères et de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP-EAP). Ses études le mèneront aux États-Unis, en Suède et en Allemagne. Photographe autodidacte, il quitte l’industrie musicale berlinoise en 2006 pour gagner la Chine avec l’ambition de documenter son émergence. Il sera basé à Shanghai pendant onze ans en tant que photographe indépendant alternant les commandes pour la presse internationale et les clients institutionnels. Il se consacre également à des projets documentaires de long terme abordant des thèmes importants à la compréhension de notre époque. Parmi ceux-ci, les mutations urbaines et la modernisation à marche forcée en Chine, la question ouïghoure, les tensions inter-ethniques dans les Balkans et le « front pionnier » de la nouvelle route de la soie dans sa dimension esthétique, sociale et politique. Basé de 2021 à 2023 à Moscou, il est depuis mai 2023 à nouveau basé à Paris. Son travail a été publié entre autres dans Time magazine, The New York Times, National Geographic, The Sunday Times, M, Géo et il a été lauréat du PDN Photo Annual, Bourse du talent, Prix Albert Kahn, KL Photo Awards, CNAP et de la Grande Commande Photographique. Il est un des cofondateurs de la coopérative photographique Inland.

Alice SANTINELLI

Après des études de langues, cultures et institutions du Moyen Orient ainsi que de relations internationales, cette italienne croise la photographie et l’embrasse sans hésiter.Alice fraye son chemin dans cet univers ; les archives Cameraphoto avec Vittorio Pavan, Getty Images avec Hulton Archive,  Getty Images Paris pour les défilés de mode etc. Installée en France, elle travaille pour le labo Central Dupon et devient ensuite directrice commerciale chez Initial.
En 2016, elle devient indépendante et accompagne de nombreux et nombreuses des photographes comme le couple Baldizzone et Jérémy Lempin. Elle affine ses compétences avec une formation d’iconographe à l'école Estienne et un Master avec le Sole 24ore en Fundraising pour l'art et la culture.
Elle partage désormais son temps entre la valorisation des Archives Rouchon Héritage, l'école Spéos où elle enseigne l'Identité Visuelle et collabore avec le photographe Mugur Varzariu (qui expose du 31/08 au 15/09 à Perpignan durant Visa pour l’Image)

Lieu

Cour de la commanderie Sainte-Luce

8 Rue du Grand Prieuré
13200 Arles

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Mardi 2 juillet 2024
17h00 - 18h00 (GMT +2)
Cour de la commanderie Sainte-Luce
8 Rue du Grand Prieuré
13200 Arles
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