Calendrier des événements
Vernissage - Quatre Yeux de Adrien Bitibaly et Les Tsiguanes immobilisés de Dobrivoje Arsenijevic
L'UPP est ravie de vous convier au vernissage de la double exposition de Adrien BITIBALY avec sa série "Quatre Yeux" et Dobrivoje ARSENIJEVIC avec sa série " Les Tsiguanes immobilisés" Le vernissage se tiendra le jeudi 9 janvier 2025 à partir de 18h30. Les expositions seront visibles du 9 janvier au 1er février 2025.
"Quatre Yeux"
Adrien Bitibaly
Au Burkina Faso, les événements tragiques sont souvent attribués à des interventions malveillantes, entraînant des accusations de sorcellerie. Après avoir rencontré des personnes accusées de sorcelleries dans un centre de solidarité à Ouagadougou, Adrien Bitibaly a voyagé à travers le pays pour interroger des prêtres traditionnels dotés de la « capacité » à déterminer si une personne possède des pouvoirs maléfiques et doit être désignée comme sorcière. Son travail photographique explore les origines des accusations de sorcellerie et leurs conséquences sociales.
Crédit Photos : Adrien Bitibaly
"Les Tsiguanes immobilisés"
Dobrivoje Arsenijevic
Les photographies présentées sont issues d’un reportage réalisé en Serbie en 1993, à proximité de Belgrade,
où une vingtaine de familles tsiganes se sont sédentarisées sur une grande décharge publique qui assure leur survie quotidienne.
« Ces hommes souriants ou songeurs, ces femmes étonnées, ces enfants nonchalants, qui répandent l’esprit ludique sous des cieux grisâtres, ces Tsiganes, citoyens errants des chemins oubliés, voilà autant d’images qui interpellent notre civilisation au confort rassurant, sans aventure. Le regard d’Arsa nous mène de la prostration intime à la gaieté fulgurante, des silhouettes égarées au-dessous des cieux illimités, aux chambres frêles, illuminées par les regards. Ces photos ne célèbrent aucunement le dénuement. Elles relativisent poétiquement la simplicité de vie, elles donnent un éclat de mystère aux allures qui prônent le détachement, si rude soit-il, par rapport aux richesses engendrées par nos villes. L’errance est ainsi couronnée par la dignité. Bicoques, ustensiles, objets fantomatiques et amoncellement de déchets sont certes les ombres dégradées d’une civilisation de l’objet. Sous le regard intrigué du photographe, qui les saisit, dans leur chaos originel, ils deviennent, création sans prétention, traces de vies qui se recomposent fragilement, accompagnants muets et éphémères d’hommes de femmes et d’enfants qui n’ont comme ultime point que la seule liberté. L’oeil du photographe dans son errance créatrice, décompose en quelque sorte l’errance volontaire de ce peuple : il n’a pas des prétentions sociologiques, mais poétiques dans la mesure ou il reste fidèle au style de vie tsigane, qui est saccadé, ouvert, imprévisible, bâti à l’écart de toute conduite urbaine organisée. Le gris nuancé qui enrobe les figures et les objets, contourne l’effet de tristesse à laquelle est souvent associée cette couleur, pour se transfigurer en fusion des êtres et du monde.Les images oniriques, où les objets se superposent aux personnes et celles-ci aux paysages lointains, sont la plus nette expression de la sympathie que le photographe voue au peuple tsigane. Refusant le regard platement objectif, l’appareil se met à rêver, se fond aux multiples perceptions tsiganes, recrée des espaces hétéroclites, fait rêver aussi bien les objets fantomatiques que les personnes. Par ces images de rêve, Arsa célèbre l’univers tsigane comme unité du regard et regardé, des êtres et des cieux, des espaces intimes et des champs d’aventures. La sensation qui se dégage du gris, englobe chaque prise de vue et accentue l’atmosphère de rêve, car le gris est en lui-même fusion du clair-obscur, opacité légère, rêverie. Le regard du photographe est en extase, c’est-à-dire normal, parce qu’il dépeint le choix de vie, hors norme, de ce peuple hors norme. »
Olivier BATISTA
Crédit Photos : Dobrivoje Arsenijevic
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Jeudi 9 janvier 2025
18h30
- 21h30
(GMT +1)
Maison des Photographes
11 Rue de Belzunce
75010
Paris
-
Gratuit
Né en 1962 à Arandjelovac en Yougoslavie (Serbie).
Après des études en électronique, la photographie devient son activité principale.
Ayant participé à plusieurs expositions en Yougoslavie avant
de rejoindre la France en 1986, et riche de son statut de photographe professionnel, membre de l’Union des Photographes Professionnels et de l’association « Regarde! », il a exposé à Monaco, en Allemagne, en Yougoslavie et dans plusieurs villes
et institutions françaises. La photographie humaniste reste son sujet de prédilection.
Lors de divers projets, il a réalisé un très grand nombre de portraits d’exilés.
Intéressé par les activités humaines, il explore depuis plusieurs années des sujets tels que l’architecture, les hommes dans leur environnement urbain, etc.
Depuis la création de l’association «Regarde!» il anime, avec ses collègues, de nombreux ateliers d’écriture photographique auprès des écoles, des médiathèques et d’autres partenaires institutionnels et associatifs, notamment Vitalis (ancien VitaCité).
Avec «Regarde!» il a participé à la réalisation de l’exposition « Présentés! », sur itinéraires d’exilés politiques Chiliens.
Adrien Bitibaly, photographe burkinabè résidant à Gap, incarne une voix singulière dans le monde de la photographie documentaire contemporaine. Son parcours témoigne d'une évolution artistique marquée par une passion précoce pour la photographie, progressant vers une exploration approfondie des réalités socioculturelles de son pays d'origine. Son parcours, forgé par son expérience au sein de la société burkinabè où les croyances en la sorcellerie jouent un rôle prépondérant, confère une authenticité et une sensibilité uniques à son travail. Le travail photographique d’Adrien met en lumière les implications sociales et culturelles de ces convictions anciennes. Son approche méthodique, basée sur des recherches approfondies et des rencontres avec des acteurs clés tels que des prêtres traditionnels, des traditionalistes et des membres de la communauté, démontre un engagement indéniable envers la compréhension authentique de son sujet.
Crédit photo : Natacha Gonzalez
Maison des Photographes
11 Rue de Belzunce75010 Paris
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