Calendrier des événements

Crédit: Sarah Witt / Juliette Dupuis Carle
Partager sur :

Vernissage - Une sur Trois de Juliette Dupuis Carle et Les fleurs de cimetière de Sarah Witt

L'UPP est ravie de vous convier au vernissage de la double exposition de Sarah Witt avec sa série "Les fleurs de cimetière" et Juliette Dupuis Carle avec sa série " Une sur Trois" Le vernissage se tiendra le jeudi 5 décembre 2024 à partir de 18h30. Les expositions seront visibles du 5 au 24 décembre 2024.

 

Exposition "Les fleurs de cimetière"

Sarah Witt

 

  Son corps est parsemé d’une myriade de grains de beauté. Cette mosaïque

 brune est la partie visible d’une maladie génétique rare et héréditaire : Xeroderma

 Pigmentosum. Elle se traduit par une extrême sensibilité de la peau à la lumière.

 

Certaines de ces tâches irrégulières sont des lésions qui peuvent se transformer en

 cancer de la peau. La fréquence d’apparition de tumeur cutanée est 4000 fois plus

 élevée chez les personnes porteuses du gène Xeroderma. Cette anomalie génétique

 touche plus particulièrement les populations du Maghreb et du Moyen-Orient.

 

Comme les fleurs des champs, ces fleurs de peau se nourrissent des rayons du

 soleil. En Algérie, sur sa terre natale, on les surnomme les fleurs de cimetière.

 

Se protéger la peau, les bras, les mains, les jambes, est devenu un quotidien. Elle

 porte des vêtements amples, des étoffes et des tissus qui permettent de bloquer les

 rayons du soleil. L’été, son visage est protégé par un large chapeau et elle choisit

 toujours la place à l’ombre. Ma mère a appris à se méfier du soleil, et à ses côtés,

 ma famille a adopté les mêmes gestes.

 

J’ai choisi d’utiliser la photographie en noir et blanc pour souligner le contraste

 ombre et lumière, rappelant cette dualité entre la beauté et le danger. La

 solarisation, technique qui consiste à créer un accident de lumière sur l’image, est

 utilisée pour évoquer les effets néfastes du soleil. Enfin, les tirages sur voilages font

 échos aux étoffes qui, au quotidien, l’enveloppent et la protègent.

 

Ce travail photographique autour d’un gène héréditaire prend la forme d’un dialogue

 familial entre une mère et sa fille, comme un message d’espoir face à la maladie.

 

 

       

 

 

Crédit Photos: Sarah Witt                                                                                    

 

 

Exposition "Une sur Trois"

Juliette Dupuis Carle

De nos jours, une femme sur trois, dans sa vie, est victime de violences physiques ou

 sexuelles. C’est en partant de cette statistique mondiale que Juliette Carle a voulu mettre en

 lumière les conséquences des violences sexuelles sur la vie d’une femme.

 

Laisser aux femmes l’espace de s’exprimer comme elles le veulent, c’est le commencement

de ce documentaire. Leur donner la possibilité de montrer leurs souffrances quotidiennes et

leurs traumatismes invisibles, de la manière qu’elles le ressentent chaque jour ; c’est ce à quoi

tend ce travail.

 

En plus d’être une série documentaire, elle s'aide du soin par l’image pour guider ces femmes

durant les séances. Le projet se présente sous forme de triptyques ; à travers le témoignage

écrit, chaque femme raconte avec ses propres mots son ressenti.

 

À travers l'image, chaque survivante tente aussi de rapporter l’indicible, le handicap invisible

qui la ronge en silence. Toutes confient alors culpabilité, colère, peurs, addictions – boulimie,

anorexie, scarification ou encore rites de propreté comme autant de moyens visant à sortir

d’un corps meurtri, violé.

 

Le témoignage est ensuite transformé, sinon accompagné, par une photographie réfléchie et

composée ensemble. Du sujet à la pose, de la mise en scène au choix de l’image finale,

Juliette Dupuis Carle souhaite créer un espace de bienveillance pour qu’elles la guident avec

confiance dans ce qu’elles souhaitent exprimer. Le dernier élément du triptyque est un portrait

simple et neutre, toujours pris de la même façon : de face ou de dos.

 

Par ce dialogue, elle aspire à donner la parole aux corps et aux âmes de ces femmes victimes

de violences sexuelles. Elle s'efforce de matérialiser leur peine afin de les libérer, avec poésie

et intimité. Il s'agit aussi d'une quête à travers laquelle sont mises en lumière les histoires de

 ces femmes, blessées et résilientes, ainsi que leurs émotions si tangibles.

 

 

                                                                                                              

                                                 Crédit Photos: Juliette Dupuis Carle

 

Jeudi 5 décembre 2024
18h30 - 21h30 (GMT +1)
Maison des Photographes
11 Rue de Belzunce
75010 Paris
  • Gratuit

Intervenants
Juliette Dupuis Carle

Juliette Dupuis Carle est une photographe documentaire basée à Paris.

Son travail porte sur la santé mentale, l’intime et la force de vie qui anime chacun, en

racontant avec douceur et engagement des histoires et des faits de société.

Formée à la photographie à l’École de Condé et à Bloo École à Lyon, elle étudie par la suite

le management culturel et artistique puis travaille pendant quelques années dans

l’humanitaire, avant de se consacrer à la photographie documentaire et au portrait.

La série « Une sur Trois » a déjà été largement exposée : ministère de la Justice, Cité

Audacieuse et espace Beaurepaire à Paris, École nationale de la magistrature à Bordeaux,

École nationale de protection judiciaire de la jeunesse à Roubaix… Dans ce cadre, elle

organise et anime des conférences et ateliers de médiation.

Ses images sont parues dans Le Monde, Madame Figaro, Causette, Konbini, Madmoizelle…

Crédit photo : Lucas Gillet

Sarah Witt

Sarah Witt est photographe basée entre Biarritz et Paris. Diplômée en relations internationales, elle se tourne ensuite vers la photographie et développe différentes activités autour de ce médium : en commande, en presse, et en tant que photographe auteur. Mêlant des approches documentaires et artistiques, elle explore les thèmes du voyage, du lien au territoire, de la famille et de l’intime. Elle consacre une année (2022) à la construction de Elles font la culture, un service du Ministère de la Culture visant à réduire les inégalités de genre dans la photographie. En 2023, elle crée avec l’architecte Matthieu Fares, le collectif Phosphore, une recherche artistique pluridisciplinaire ayant pour thème les îles de la Méditerranée. Son travail a été publié dans Le Monde, Libération, Zadig, Socialter... et elle fait partie des lauréats du prix Jeunes Talents 2023 des Agents Associés.

Crédit photo : Laure Playoust

Lieu

Maison des Photographes

11 Rue de Belzunce
75010 Paris

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.

Jeudi 5 décembre 2024
18h30 - 21h30 (GMT +1)
Maison des Photographes
11 Rue de Belzunce
75010 Paris
  • Gratuit

  • Ajouter à mon agenda