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PODCAST Rencontres avec Chloé Sharrock et Mathias Benguigui

04 novembre 2021 Replay
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Dans le cadre des Rencontres Photographiques du 10 ème, l'Union des Photographes Professionnels est allée découvrir les photographes exposés cette année à travers des podcasts. 

On écoute Chloé Sharrock et Mathias Benguigui 

 

Chloé Sharrock 

Laisser-moi vous présenter :

Chloé vous êtes née en 1992. Vous êtes diplômée en histoire du cinéma à Paris 8 et spécialisée en esthétique et réalisation documentaire. En 2017, vous décidez de vous consacrer pleinement à la photographie et notamment au journalisme.

Après une année dédiée à différents projets autour des femmes libanaises, syriennes et palestiniennes, vous crée l’association « Al- hawiat », pour la promotion du rôle des femmes dans la reconstruction des sociétés post-conflit au Moyen-Orient notamment à travers des cycles de conférences. Votre travail a depuis été exposé à Visa pour l’image, au Kawasaki Peace Museum. Vos photographies ont été publiées dans la presse internationale (Newsweek Japan, Washington Post, Causette, Le Temps, Neue Zurcher Zeitung…). Et 2021, vous avez rejoint l’Agency Myop.

Et cette même année vous avez été nominé pour le Prix leica Oscar Barnack et pour le Visa d’or / catégorie : Presse quotidienne pour la série exposée cette année aux rencontres photographiques du 10 ème.

 

Pouvez vous évoquer votre série exposée au Rencontres photographique du 10 éme ?

Les cendres de Raqqa

Syrie, Mars 2011. La vague révolutionnaire du Printemps Arabe gagne la Syrie. Le soulèvement populaire sera cependant rapidement réprimé dans le sang par le régime totalitaire de Bachar Al-Hassad. À Raqqa, il faudra attendre le printemps 2013 pour que la fièvre contestataire pousse la population à se soulever et ainsi voir les statues représentant Bachar Al-Hassad être renversées. La ville sera l’une des premières à être reprise par l’opposition menée par l’Armée Syrienne Libre.

Mais très vite, le groupe djihadiste Al-Nusra prend le dessus, puis en 2014 vient l’instauration du califat par le groupe État Islamique, faisant de Raqqa sa capitale. Il faudra attendre 2017 pour que les frappes de la coalition internationale et des Forces Kurdes libèrent enfin la ville. Détruite à 80%, Raqqa n’est plus que cendres et ruines. Aujourd’hui, le drapeau des Forces Démocratiques Syriennes surplombe la place de l’horloge, auparavant ornée de l’étendard noir de l’État Islamique. Mais que reste-il vraiment de Raqqa ? Parmi les décombres de la ville, la vie repousse comme une mauvaise herbe entre les fissures d’un sol trop sec. Raqqa, dix ans après, se relève péniblement.

 

Mathias Benguigui 

Votre biographie :

Né en 1991, vous débutez votre carrière de photographe en 2009 en collaborant avec des institutions culturelles. En 2016, vous sortez diplômé de « Photojournalisme et Documentaire » de l’EMI-CFD à Paris, et votre pratique prend un nouveau tournant.

Fasciné par la narration visuelle du réel, vous travaillez au journal Libération en tant qu’éditeur photo. Vous vous concentrez en parallèle sur la production de projets documentaires personnels au long court interrogeant la mémoire, l’identité et le déracinement.

Le projet Les chants de l’Asphodèle a été créé en collaboration étroite avec Agathe Kalfas. Une exposition a été présentée l’été dernier à la Fondation Manuel Rivera Ortiz dans le cadre des Rencontres de la photographie d’Arles 2021. Un ouvrage a été publié en septembre 2021 aux Éditions Le Bec en l’air.

 

Pouvez-vous présenter votre travail ?

En 2015, Lesbos devient le foyer du plus grand mouvement de population en Europe depuis la 2nde Guerre mondiale. Il ne s’agit pas d’un événement inédit pour l’île grecque, passage entre l’Orient et l’Occident, qui voit se succéder les vagues migratoires depuis l’Antiquité. Près d’un siècle après la grande catastrophe de 1922, ce sont les descendants des 45 000 grecs orthodoxes originaires d’Asie Mineure déportés suite à la défaite face à la Turquie, qui viendront porter secours aux réfugiés des temps modernes.

De 2016 à 2020, Mathias Benguigui scrute les traces laissées dans le paysage et collecte avec Agathe Kalfas des récits réels ou imaginaires, mettant en perspective les différentes strates de migration sur l’île. Les exils d’hier et d’aujourd’hui s’observent, mais le dialogue est rompu. Lesbos ne serait-elle pas devenue le miroir du Champ de l’Asphodèle, ce lieu mythologique des enfers où les âmes n’ayant commis ni crime ni action vertueuse, séjournent sans but et patientent éternellement ?

Naviguant aux frontières du documentaire et de la fiction, ce travail invite à une autre lecture des problématiques contemporaines de Lesbos, territoire ultra-médiatisé, en faisant dialoguer traces du passé, mythologie et mémoire collective de la migration.




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