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Exposition È pericoloso sporgersi par Gonzague Defois
È pericoloso sporgersi
Par Gonzague Defois
Nous recevons et développons durant toute notre vie des modèles et des règles qui nous guident et nous obligent, mais qui finissent par nous emprisonner. C’est alors qu’une part de rêve, avec un peu d’imagination, nous tire vers un autre monde proche ou lointain, pour nous faire vivre une autre aventure où le hasard, en embuscade, est prêt à nous happer et en tout cas à nous déconnecter d’un monde « premier » devenu de plus en plus étouffant. Alors tel un migrant très privilégié, je sors de ma case urbaine vers une gare et ses machines de verre et d’acier pour découvrir un au-delà. Captif à ce qui défile derrière les fenêtres des TGV ou TER, je tente de deviner le moment où les éléments pourraient s’harmoniser dans le viseur de l’appareil photo, en essayant de jouer avec les flous dûs à la vitesse, les reflets sur les vitres plus ou moins sales et un hasard bienveillant des vue par vue. Tout cela avec un côté ludique très plaisant. Images développées ensuite monochrome pour mieux en faire ressortir les lignes, les densités et les taches... et poursuivre la balade pour soi comme un projet ”à 250”, vitesses du train et de l’obturateur.
Il est dangereux de se pencher au dehors
Quel que soit ton train de vie,
Tu peux baisser la glace dans la gare
Pour un dernier regard, mais déjà gare,
E Pericoloso Sporgersi
Claude Nougaro
Un ressenti et une vision à partir d’un monstre d’acier déchirant à 250 le paysage toujours en mouvement qui nous entoure. Pas le temps de bien voir, encore moins de distinguer ce qui est au plus près. Certains endroits, l’envie de m’occuper, et puis aussi le bruit et le défilement du train, soporifique, me donnent l’envie, le besoin de capter des instants souvent incontrôlables des lieux traversés aperçus à travers les vitres ou sur elles, ou mieux même, en combinant les 2 ! Transparences, reflets, salissures… Alea jacta es ! je saisis alors ma boîte à pixels pour en retenir des traces, des moments. Cela fonctionne ou pas. J’attends la verticale d’un poteau venant se dresser pour couper, rompre l’horizontalité. Aussi les premiers plans flous, qui créent comme un mystère vers ce qui se passe plus loin, là derrière, pour mieux le faire vivre et le réveiller de sa léthargie que l’on devine, paysages soucieux certainement d’oublier la cicatrice qui les défigure autant que le vacarme assourdissant et répétitif. Alors on surprend les gens ou les paysages qui avancent vers on ne sait quoi mais qui nous entrainent à les suivre, à imaginer un futur proche ou lointain , libérés d’attaches momentanément dans cette activité de voyage-transfert où ils regardent comme nous allez savoir quoi, on essaie de le deviner, puisqu’on sait maintenant que les arbres aussi pensent et parlent… C’est ce mystère que la photo illustre.
Biographie
Qui suis-je ?
Après des études à l’EFET, j’ai plongé dans les bains du Noir et Blanc début 1980 dans un studio parisien avec labo intégré, ce qui m’a permis d’investir les plateaux et le travail à la chambre pour des prises de vue industrielles et des catalogues pendant une dizaine d’années. Mais l’envie de voir d’autres choses a pris le dessus et une résidence de 7 années en Équateur m’a permis de partager le studio d’un photographe déjà installé. Là, j’ai pu travailler en freelance pour les industries locales et les agences de publicité des groupes internationaux. Et puis nouveau départ ensuite en région parisienne avec diverses missions pour les revues Maisons&Travaux et du groupe de la France Agricole, Bongrain Sa, des architectes, du corporate, de l’événementiel... Parallèlement, je photographie régulièrement au hasard de mes déplacements urbains ou péri-urbains, comme ces images captées lors de voyages ferroviaires, sujet de cette exposition…
Rendez-vous à
L'espace d'exposition de l'Union des Photographes Professionnels
11, Rue de Belzunce 75010 PARIS
Du 30 mars au 27 avril 2020
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