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L'UPP et la réforme du seuil de la TVA à 25.000 euros

24 février 2025 Juridique
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Quel est le plafond de franchise en base de TVA ? Ou, le dire plus simplement, à partir de quel niveau d'activité devrai-je cette année facturer et déclarer de la TVA ? 

C'est l'épineuse question qui se pose aux indépendants, du fait de l'unification des seuils de TVA pour les indépendants.

 

1. Un seuil unifié dans la nouvelle loi de finance 2025

Dans le cadre d'un budget 2025 qui se propose de ramener le déficit français à 5,4%, la loi de finance 2025 adoptée le 3 février a uniformisé les divers plafonds existants, pour toutes les professions, en proposant un seuil unique de 25.000€. Avec une telle réforme, de nombreux photographes jusqu'à présent en franchise de TVA se verront contraints de répercuter la TVA sur leurs factures ou notes de revenus artistiques.

 

Devant la mobilisation des corps intermédiaires et des professionnels concernés, la mise en application de ce nouveau seuil unique a été suspendu et le gouvernement a annoncé le 6 février une concertation visant à ajuster la baisse de non-assujettissement.

 

La réglementation actuellement en suspend implique que, si vous dépassez 25.000€ de chiffre d'affaires, vous deveniez assujetti à la TVA dès le 1er janvier de l’année suivante (dès le jour dépassement si votre CA dépasse 27.500 €).
Vous devrez la facturer, la comptabiliser, la déclarer et la payer.

2. Quelques rappels sur la TVA
Le passage à la TVA n'est pas une mauvaise chose en soi, à condition de bien comprendre ce qu'il signifie.
 
La TVA est un impôt qui n'est payé que par les consommateurs finaux, pas par les professionnels. En tant que professionnel assujetti à la TVA :
- vous payez la TVA sur vos achats, mais elle vous est remboursée ensuite par l'Etat. 
- vous facturez de la TVA à vos clients, mais vous devez la reverser ensuite à l'Etat.
 
Il est bon de savoir que la TVA est un "marqueur de professionnalité".
En effet, indiquer sur vos factures la mention obligatoire "TVA non applicable art. 293 b du CGI" revient à dire à vos clients : " Je fais moins de 47.700 € de chiffre d'affaires annuel" (pour les artistes auteurs ; le chiffre étant moindre pour les artisans...).
 
3. Le passage à la TVA décrypté
Concrètement pour vous, passer à la TVA signifie que :
 
- Vous créez votre espace professionnel sur le site impôts.gouv.fr, afin d'obtenir un numéro de TVA intracommunautaire.
 
- Vous retirez la mention "TVA non applicable..." de vos factures et y indiquez votre numéro de TVA intracommunautaire
 
- Vous ajoutez de la TVA à vos notes d'auteur ou à vos factures, avec un taux qui varie en fonction de ce que vous facturez.
Pour vos clients professionnels assujettis à la TVA, cela n'a aucune influence, puisqu'ils récupèrent la TVA sur leurs achats. Pour vos clients qui ne récupèrent pas la TVA (particuliers, associations...), cela conduit à augmenter vos prix de 10% (cessions de droits), 5,5% (oeuvres d'art) ou 20% (autres).
Vous trouverez le modèle de note d'auteur avec TVA sur le site.
 
- Vous conservez vos factures de frais, et récupérez la TVA sur l'ensemble de vos achats (matériel photo, tirages, encadrement, déplacements, local, logiciels..) sous forme d'un remboursement par le service des impôts. Cela vous permet de réduire le coût de vos achats de 20%, ce qui est une bonne chose pour tous ceux à qui leur activité occasionne beaucoup de frais.
 
- vous tenez une comptabilité de TVA (un comptable n'est pas nécessaire, si l'on est rigoureux, mais il peut être utile).
 
- Vous effectuez une déclaration de TVA mensuelle ou trimestrielle sur le site impots.gouv.fr, au choix.
 
- vous pouvez, tant qu'à tenir une comptabilité, quitter le régime micro et déduire tous vos frais professionnels de votre chiffre d'affaires, afin de réduire vos cotisations et votre taux d'imposition (selon vos souhaits et votre situation personnelle).
 

4. Politiquement, que défend l'UPP ?

Voici notre opinion sur la réforme du plafond de franchise en base de TVA :

 

"Certains photographes (artistes auteurs, artisans, micro-entrepreneurs) bénéficient depuis longtemps de seuils correspondant à l’économie de leur secteur. La réforme de la loi de 2025 telle qu'elle est prévue contraindrait leur activité, déjà menacée par d’autres actualités : 

 

D'une part en termes économiques

L’ajout de la TVA aux factures des auteurs ayant des activités proposées par des diffuseurs qui ne récupèrent pas la TVA :

- s'ils la répercutent sur leur client, alourdirait de façon sensible le coût de leur intervention, au point de remettre celle-ci en cause ;

- s'ils ne la répercutent pas, provoquerait  une diminution de leur rémunération dans un contexte de précarité déjà importante.

 

D'autre part en termes administratifs

Un revenu de 25 000 euros est trop faible pour que les photographes concernés envisagent la gestion administrative de la TVA par un expert-comptable, comme le font les photographes dont les revenus dépassent 50 000 euros (plafond de 2025 sur les revenus 2024). La vie administrative des photographes indépendants est d'ores et déjà complexe ; la gestion de la TVA viendrait alourdir leur tâche de comptabilité.

 

Le seuil unique de 25 000 euros fait fi des spécificités propres à l’activité des photographes, représenterait pour certains une charge et risquerait de freiner leur création. 

 

L'UPP est convaincu de la pertinence de la situation actuelle, dans laquelle les photographes peuvent, s'ils le souhaitent, s'assujettir à la TVA dès le premier euro de revenu tout en restant en "franchise en base", s'il le souhaitent, jusqu'à un seuil de revenu qui leur permette de faire appel à un comptable. Il soutient donc et milite en faveur du maintien du plafond de franchise actuel, qui ne remettrait pas en cause les objectifs fiscaux du gouvernement et permettrait une prise en compte de la réalité économique des autrices et des auteurs."

 

 

Pour en savoir plus,

Joëlle Verbrugge propose sur son site un podcast dédié au sujet : https://blog.droit-et-photographie.com/podcast-7-reflexions-sur-le-regime-fiscal-simplifie-face-aux-annonces-des-pouvoirs-publics/




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