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Intelligence artificielle et photographie
En faisant de la veille sur les réseaux sociaux, je suis tombée l'autre soir sur le post LinkedIn dithyrambique d'un jeune slasher qui se présente comme un passionné de nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle. Il y présente avec une candeur naïve un outil en ligne "pour les professionnels qui souhaitent enlever les filigranes de leurs images, (...) filigranes qui pourraient nuire à la présentation de (leurs) contenus"
J'ai ainsi découvert qu'il existe un site www.watermarkRemover.io, un outil, et donc une entreprise qui ont pour objet de permettre à des "professionnels" de violer le droit d'auteur et/ou de pratiquer le parasitisme économique en s'appropriant le travail des autres (graphistes, photographes, vidéastes...) en toute impunité et facilité.
C'est malheureusement le reflet d'une époque. Une époque qui propose aux diffuseurs mal informés des particularités du droit d’auteur (ou peu soucieux de le respecter) d’utiliser gratuitement des visuels, pratique qui est rappelons-le, en contradiction totale avec le code de la propriété intellectuelle. Une époque où des consultants qui ne créent ni ne produisent rien le vivent de manière si décomplexée qu'ils promeuvent le vol du travail des autres pour se mettre en avant sur le web 2.0.
Et voilà comment, en 2022, il vient à l'idée à quelqu'un de poster, sur le réseau social qui doit prouver sa crédibilité, son éthique et son expertise de professionnel, une "astuce" pour piller les images de photographes qui ont travaillé, investi et dépensé pour les produire...
Que retenir de cette histoire ?
L'intelligence artificielle existe, elle est puissante (et on n'en est encore qu'aux prémices) et elle peut être utilisée à bon ou à mauvais escient. Alors,
1. prévenez-vous contre ses effets pervers :
limitez les publications de vos photographies que ce soit sur votre site web ou sur les réseaux sociaux, et surtout en bonne définition ;
remplissez vos champs IPTC de vos images ;
indiquez sur chaque photo votre crédit et apposez-y votre watermark ;
ne transmettez aux clients que les photographies qu'ils ont achetées, et dans le format/la définition strictement nécessaires à leur exploitation...
2. utilisez ses fonctionnalités pour faire respecter vos droits :
Faites-vous aider par les moteurs de recherche d'images pour identifier les occurrences de vos photographies sur internet et vous assurer que chacune de ces diffusions est autorisée et rémunérée.
Vous pouvez par exemple prendre un abonnement à Pixtrakk (l'UPP propose un partenariat qui vous permet de vous abonner à prix réduit) pour vos photographies les plus susceptibles de faire l'objet de diffusion non autorisées. Pixtrak cherchera en continu sur le web les diffusions contrefaisantes, et prendra contact avec le diffuseur afin que vous puissiez être rémunéré pour l'utilisation de votre travail et de votre photographie.
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