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Hommage au photographe : William Klein
Ses quatre premiers livres, New York (1956), Rome (1960 ), Moscou et Tokyo (1964) ont révolutionné la photographie : cadrages et perspectives iconoclastes, recadrages qui font monter le grain à l’agrandissement, forts contrastes. Il saisit le tumulte urbain qui résonne avec fureur.
Figure phare de la photographie, mais aussi peintre, cinéaste et graphiste, William Klein est né à New York en 1926. Il s’installe à Paris en 1948 après son service militaire effectué en Allemagne et en France dans l’armée américaine. Il étudie la peinture avec André Lhote et Fernand Léger. Sa rencontre avec la peintre Jeanne Florin, qui deviendra son épouse, scelle son ancrage en France. La photographie lui sert de matériau pour élaborer ses créations picturales. Alexander Liberman, directeur artistique de Vogue, découvre son travail et lui propose de travailler pour Vogue. Retour à New York. Il photographie la ville comme nul autre avant lui en 1954 et 1955. Ainsi naît le livre New York. Parallèlement, il bouscule la photo de mode en la faisant descendre dans la rue. Les mannequins sont pris dans la circulation sur la Cinquième Avenue, la Via Veneto ou la Ginza au grand-angle ou au téléobjectif. Les couleurs sont criardes, les scènes se transforment en satires de la mode. "Il a fonctionné comme un Fellini, sentant le glamour et le grotesque", dira Liberman.
À partir de la fin des années 1960, William Klein se tourne vers le cinéma en conservant son œil corrosif. Il tourne une vingtaine de films, fiction et documentaire. Les plus célèbres sont Qui es-tu, Polly Maggoo ? (1966), une satire parodique de l’univers de la mode et le documentaire Muhammad Ali, The greatest (1964-1975), un pied de nez à l’Amérique raciste.
Dans les années 1980, William Klein renoue avec ses explorations photographiques. Il propose Contacts à Arte, des courts-métrages tournés au banc-titre, dans lesquels les photographes commentent leur travail à partir de leurs planches contacts. Il revisite ses propres planches avec ses pinceaux. Ce sera le début de ses contacts peints, qu’il poursuivra jusque dans les années 2010. Les livres Close Up (1989), Torino ‘90 (1990), In & Out of Fashion (1994) s’enchaînent, témoignage de son intense production. Les expositions se multiplient, reconnaissance de sa place singulière dans l’histoire de la photographie. Il tourne un dernier film, Le Messie (1999) et réunit son œuvre cinématographique dans William Klein: Films. Parmi ses derniers ouvrages marquants, citons PARIS + KLEIN (2002), Rétrospective (2005) ou William + Klein (2018).
Phillippe Bachelier
Photo illustration : William Klein exposé au festival l'oeil urbain en 2022 ( https://www.loeilurbain.fr/william-klein/ )
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