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Tribune : Sauvez la photographie !
Crédit photo : Matthieu Baudeau
Lors de l’annonce du Président de la République concernant le plan pour la culture du 6 mai dernier, une expression a particulièrement retenu l’attention des photographes : « Chevaucher le tigre ». Nul n’est pourtant sans savoir que les photographes professionnels se battent depuis toujours contre les nombreux oublis dont ils sont victimes.
Ce n’est pas seulement la profession de photographe qui est aujourd’hui menacée mais bien tout un ensemble de la culture française et son devoir de mémoire.
Cette tribune à l’initiative de l’UPP a reçu le soutien de plus de 1300 acteurs du monde de la photographie. Elle s’adresse directement au Président de la République afin que les mesures proposées par le gouvernement répondent de manière efficace aux besoins réels des photographes.
De ce fait, il est demandé la mise en oeuvre d’un vrai plan de financement et de subventions à l’intention des photographes, la défense du droit d’auteur ainsi que l’encouragement des entreprises et particuliers souhaitant investir dans la photographie française par le biais de subventions.
À travers cette lettre la demande est claire, sauver la photographie.
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Sauvez la photographie !
Monsieur le Président de la République,
"Chevaucher le tigre"... Quelle magnifique expression ! Le monde de la photographie en fait son quotidien depuis toujours. Les photographes professionnels, par amour de leur métier, ont appris à transcender les difficultés, les errances, les oublis administratifs. Et dans une société où l'image possède une place prépondérante, ils partagent au quotidien la vie des françaises et des français qui veulent rêver, s'informer, communiquer, se souvenir.
À l'annonce de votre plan pour la culture, le 6 mai dernier, le monde de la photographie a retenu son souffle. L'activité des photographes, qu’il s’agisse des commandes ou de la diffusion, est à l'arrêt depuis près de 3 mois. Et les conséquences économiques et financières de la crise sanitaire pour les photographes professionnels sont dévastatrices. À l'approche de l'été, époque des grands événements et des expositions, les modalités de déconfinement progressif ne permettent pas aux photographes de diffuser leurs œuvres. Et les publics, qu'il s'agisse des particuliers, des acheteurs d'art, des services communication et marketing des entreprises, des organes de presse ou d'édition subissent également de plein fouet la crise.
Déjà dangereusement fragilisée par les évolutions sociétales, la population des photographes professionnels est aujourd'hui menacée. Et à travers elle, c'est tout un pan de la culture française, cette diversité, cette richesse dans la vision de la vie, qui risque de se trouver anéantie, faute de moyens pour la soutenir. Les mesures proposées par le gouvernement ne répondent pas aujourd'hui aux besoins des photographes. Quel accompagnement l'Etat, garant de la politique culturelle et de la création va-t-il mettre en place pour aider les auteurs ? Les fonds sectoriels tels qu'ils sont organisés actuellement sont largement déficients.
Monsieur le Président de la République, il est essentiel que l'Etat joue aujourd'hui pleinement son rôle.
Il doit décider et mettre en œuvre un vrai plan de financement et de subventions pour le monde de la photographie, afin que ses acteurs puissent envisager de manière moins sombre les mois à venir.
Il lui revient de défendre sans concession le droit d’auteur et la valeur de la photographie dans un contexte où se développent de nouvelles formes de pratiques illégales ou déloyales. L’État doit se doter d'organismes et de moyens pour soutenir et favoriser la diffusion du travail des photographes, quel que soit leur statut.
Enfin, il faut que les entreprises et les particuliers retrouvent l'envie et la volonté d'investir dans la photographie française. Et il vous appartient de faciliter et d'encourager ce mouvement. En conditionnant l'attribution des subventions (en particulier à l'édition et la presse) à la diffusion privilégiée des images des photographes exerçant en France. En accordant des conditions fiscales avantageuses aux entreprises et aux particuliers qui souhaitent investir dans des images de photographes exerçant en France… Les solutions existent, il est désormais nécessaire de les activer.
Monsieur le Président de la République, la photographie n'est pas un monde à part : elle est chaque jour le témoignage vivant de ce qui constitue le monde d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ne nous laissez pas sans images, sauvez la photographie !
Cette tribune à l’initiative de l’UPP a reçu le soutien de l’ADAGP - la SAIF - la SCAM - la FFPMI - l’ ANI - le PAJ - le CLAP : l’agence Modds - l’agence Myop - l’agence VU’ - le collectif Tendance Floue - Signatures, maison de photographes - les Filles de la photo - Hans Lucas - l’agence Magnum Photos - Reporters sans frontières - Dysturb - Polka - Profession Photographe - Les Filles de la Photo - Divergence Images.
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Mes amitiés
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